les sciences cognitives au service des stratégies d'apprentissage
Le 9° séminaire de pédagogie « Apprendre et enseigner à l’Université de Lorraine » se déroulera le mercredi 11 juin 2025 dans les locaux de la Faculté de droit, sciences économiques et gestion – Nancy.
Comment motiver nos étudiant·es ? Comment les aider à mieux mémoriser et à être plus attentif·ves ? Les sciences cognitives apportent des réponses concrètes et ouvrent la voie à des stratégies pédagogiques efficaces pour favoriser les apprentissages.
Ce séminaire de pédagogie universitaire porté par la Délégation d’Accompagnement à la Créativité, l’Ingénierie et la Pédagogie (DACIP) a pour objectif de mieux comprendre ces mécanismes et d’explorer leur application dans l’enseignement supérieur.
Conférence, table ronde et ateliers de partage de pratiques permettront aux enseignant·es de s’approprier ces concepts et de les intégrer de manière adaptée dans leurs cours.
8h30 - 9h00 - accueil
9h00 - 9H15 - Mot de la présidente de l'Université de Lorraine, Hélène Boulanger
9h15 - 11h00 - conférence
Dès le début du 20ème siècle, le concept d’apprentissage a été associé en psychologie aux premières conceptions de la motivation. Cette association entre ces deux conceptions sera confortée par d’innombrables travaux et modèles qui semblent établir l’idée que l’un ne va pas sans l’autre.
Cependant, la richesse de ces deux concepts rend difficile la présentation de leur association. En effet, la compréhension des mécanismes cognitifs à la base des apprentissages est révélatrice des méthodes et moyens à mettre en œuvre pour les faciliter et peut sembler suffisante en elle-même.
D’un autre côté, la motivation est l’arbre qui cache une forêt terminologique luxuriante où même les spécialistes peuvent se perdre. Le défi de cette conférence sera donc de présenter non seulement l’apprentissage ou la motivation mais bien les deux en même temps afin de pouvoir saisir leurs enjeux conjoints dans la mise œuvre des enseignements universitaires.
Fabien Fenouillet est professeur des universités en psychologie positive des apprentissages à l’Université Paris Nanterre. Spécialiste des théories de la motivation, ses travaux portent sur l’analyse des processus motivationnels dans divers contextes, notamment l’apprentissage, le bien-être et l’éducation positive. Il est directeur adjoint du Laboratoire Interdisciplinaire en Neurosciences, Physiologie et Psychologie (LINP2).
11h20 - 12h30 - table ronde
Cette table ronde offrira une occasion d’explorer en profondeur les concepts de motivation et d’apprentissage, en mettant l’accent sur leurs applications concrètes dans l’enseignement universitaire. En s’appuyant sur des travaux de recherche récents, les intervenants analyseront les forces et les limites de différentes pratiques pédagogiques et partageront des approches innovantes permettant d’envisager autrement nos démarches d’enseignement à l’Université.
Fabien Fenouillet est professeur des universités en psychologie positive des apprentissages à l’Université Paris Nanterre. Spécialiste des théories de la motivation, ses travaux portent sur l’analyse des processus motivationnels dans divers contextes, notamment l’apprentissage, le bien-être et l’éducation positive. Il est directeur adjoint du Laboratoire Interdisciplinaire en Neurosciences, Physiologie et Psychologie (LINP2).
Alexandre Aubry est maître de conférences en psychologie du développement à l’Institut Supérieur du Professorat et de l’Éducation (INSPÉ) de l’Université de Lorraine. Il mène ses recherches au sein du Laboratoire Lorrain de Psychologie et Neurosciences (2LPN), en s’intéressant principalement aux caractéristiques cognitives et socio-émotionnelles des élèves à haut potentiel intellectuel et à l’inclusion scolaire. Il coordonne également plusieurs enseignements sur la psychologie des apprentissages et la différenciation pédagogique à l’INSPÉ de Lorraine.
Neuropsychologue de formation, Jean Pauly réalise une thèse de psychologie appliquée à l’aérospatial à l’Université de Lorraine. Ses travaux portent sur le suivi des états affectifs dans des conditions analogues à des missions spatiales. Enseignant au département STAPS de Metz depuis cinq ans, il se spécialise également dans la médiation scientifique. Il utilise notamment l’astronomie comme un levier pour aborder des disciplines variées, qu’elles soient scientifiques ou littéraires, et développe des projets utilisant le planétarium afin de rapprocher les citoyens du monde des sciences.
Maître de conférences à l’INSPÉ de Lorraine et membre du Laboratoire Lorrain de Psychologie et Neurosciences de la dynamique des comportements (2LPN), Maxime Mastagli réalise ses recherches sur le style motivationnel des enseignants et son impact sur les émotions et l’attention des élèves. Il explore ces questions à travers des études en milieu scolaire, combinant observations et questionnaires, ainsi qu’en laboratoire grâce à des dispositifs avancés tels que les mesures de temps de réaction, le suivi de l’activité oculaire et l’analyse électrophysiologique. Ses enseignements portent principalement sur la psychologie de la performance et les sciences de l’intervention en STAPS, ainsi que sur la psychologie des apprentissages et la dynamique de groupe à l’INSPÉ de Lorraine.
12h30 - 14h00 - déjeuner
14h00 - 15h45 - ateliers de partage de pratiques
Qui n’a jamais ressenti, face à un amphi de 150 étudiant·es, ce silence flottant, ces regards fuyants, ces écrans qui captent plus l’attention que le cours ? L’enseignement en grand groupe est souvent perçu comme le royaume de la passivité, où la pédagogie magistrale descendante semble s’imposer par défaut. Pourtant, capter et (tenter de) maintenir l’attention des étudiant·es n’est pas une mission impossible !
Explorons ensemble des stratégies concrètes pour (re)mobiliser les étudiant·es en « cours magistral ». Comment créer un horizon d’attente dès les premières minutes pour susciter leur curiosité ? Quels leviers activer pour une remobilisation immédiate en cours de séance ? Quelles situations d’engagement favoriser pour rendre l’apprentissage plus interactif ? Et surtout, comment éviter que l’attention des étudiant·es ne s’évapore au fil du cours ?
À partir d’exemples concrets et de retours d’expériences, nous échangerons sur des pratiques testées et adaptées à l’enseignement en amphi : mise en récit, questionnements interactifs, techniques d’amorçage, intégration de supports variés, utilisation pertinente du numérique, etc.
Intervenante : Anne Cordier, professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la Communication, co-responsable du Master SIDOC – MEEF Documentation.
Si les activités manipulatoires pour apprendre sont assez communes en primaire, les transposer dans le supérieur est plus rare. Basé sur un témoignage d’expérimentation en licence et en master d’informatique au travers d’activités sans ordinateur, cet atelier sera l’occasion d’échanger sur les intérêts de cette approche en termes de motivation et d’aide à la compréhension. Les participant·es testeront elleux-mêmes comment on peut aborder un concept a priori complexe et abstrait au travers d’une activité très concrète et manipulatoire.
Intervenante : maîtresse de conférence à l’Université de Lorraine et au LORIA, Marie Duflot-Kremer est vice présidente de la Société Informatique de France en charge de la médiation scientifique. Elle a reçu le prix Serge Hocquenghem en 2018 pour son activité de médiation en « informatique débranchée ».
Le Cursus Master en Ingénierie en biotechnologies (BioMIM) de la faculté des Sciences et Technologies de Nancy se déroule sur 5 ans, de la L1 au M2, avec une formation renforcée dans diverses disciplines et un fort adossement à la formation par la recherche. Dans ce cadre, nous mettons en œuvre depuis la création du CMI il y a une douzaine d’années une approche progressive d’apprentissage par projet, avec des ateliers centrés sur une phase expérimentale en laboratoire de recherche. Les étudiant·es sont confronté·s à un problème, une expérience à réaliser, un outil à construire, et établissent un plan d’action, guidés par un tuteur sur l’ensemble du semestre.
Lors de notre présentation, nous illustrerons en quoi cette approche d’apprentissage actif favorise le développement de compétences scientifiques et transversales. Nous mettrons également en lumière l’apport des sciences cognitives pour comprendre les mécanismes d’apprentissage en jeu : l’importance de l’engagement actif, du traitement profond de l’information, de l’apprentissage par l’erreur, de la contextualisation des savoirs, et du développement progressif de l’autonomie cognitive.
Intervenants : Nicolas Soler,enseignant-chercheur en génétique et microbiologie, responsable du Cursus Master en Ingénierie. Jean Pauly, réalise une thèse de psychologie appliquée à l’aérospatial à l’Université de Lorraine.
Il commence ainsi.
« Un groupe d’humains, lors d’une visite d’un laboratoire d’informatique, est dématérialisé et intégré en tant que programme dans le système général.
Errant dans les espaces mémoires d’un gigantesque réseau de neurones, ils devront réussir 5 épreuves pour espérer en sortir
Ça commence par une rencontre avec L’Oracle qui leur souhaite « Bonne chance, exHumains et peut-être nous reverrons-nous à la fin ! … »
Intervenant : Samuel Nowakowski, enseignant-chercheur au Loria, UFR Sciences Humaines et Sociales (SHS) – Nancy
Qui n’a pas souhaité faire évoluer les séances de travaux dirigés pour favoriser l’engagement et l’apprentissage des étudiant·es ? Quelles sont les motivations pour ce changement ? Comment y parvenir au mieux ? Dans cet atelier, nous explorerons ces différents aspects sur la base de l’expérience des différents participant·es. Un retour d’expérience de 9 ans de TD en pédagogie active pour l’UE Chimie des polymères à l’ENSIC permettra finalement de résumer des points clés pour une bonne réussite de la mise en place de TD en pédagogie active.
Intervenante :
Anne Jonquières est professeure à l’Université de Lorraine où elle enseigne en écoles d’ingénieurs. Après une formation à la pédagogie active à l’Université Louvain-la-Neuve, elle s’est impliquée dans le développement de cette pédagogie à l’ENSIC, avec un retour très positif des étudiants. Grâce à l’implication d’une équipe pédagogique motivée, elle a notamment progressivement mis en place des TD en pédagogie active pour tous ses enseignements. Elle s’investit également dans la démarche compétences et a récemment développé une évaluation par compétences pour des TP, une autre façon de favoriser l’engagement des étudiants.
Les dispositifs de mises en situation professionnelle sont des outils classiques d’apprentissage. En se fondant sur l’expérience d’un cours de Master 1 où les étudiant·es doivent mimer le fonctionnement d’une commission d’enquête parlementaire, le but de l’atelier est de présenter, d’approfondir et d’améliorer cette expérience. On revient d’abord sur les objectifs pédagogiques et les compétences travaillées (préparer et maîtriser le fond d’un dossier et ses traits les plus saillants, capacité de prise de parole en public et de débat…) pour présenter ensuite l’organisation générale (séances de préparation, séances de restitution). Le point principal de discussion porte sur notre choix de nous rapprocher le plus possible d’une « vraie » commission d’enquête (rédaction de biographie fictives, formalisme des interactions, invitations de députés et de professionnels à assister à la restitution…). Ce choix est, semble-t-il, l’une des raisons du succès de l’expérience tout en impliquant un engagement constant de l’enseignant et des étudiant·es.
Intervenant : Samuel Ferey, professeur de sciences économiques à la Faculté de Droit, Economie & Gestion de Nancy, BETA CNRS
Afin d’asseoir pleinement la mission de professionnalisation, le Bachelor Universitaire de Technologie (BUT) est déployé à l’échelle nationale depuis le 1er septembre 2021 pour articuler la formation et les besoins des milieux socio-économiques et favoriser une interaction entre les contenus de formation et les mises en situation professionnelle, et ce, en s’appuyant sur l’Approche par Compétences (APC). Cette réforme a pour conséquence le passage du Diplôme Universitaire de Technologie (DUT) au BUT et induit un nouveau cursus en trois ans, conférant le grade de licence aux étudiants qui seraient diplômés d’un BUT. Ainsi, chaque unité d’enseignement est construite autour de ressources (connaissances et méthodes) et de Situations d’Apprentissages et d’Évaluation (SAE) relatives à des mises en situation professionnelles en lien avec une compétence visée.
Ainsi, cet atelier de partage de pratique vise à présenter :
- En quoi une SAÉ peut aider ou améliorer les capacités d’apprentissage des étudiants et permettre d’acquérir un savoir agir complexe ?
- Comment les SAÉ peuvent intégrer les Intelligences Artificielles Génératives (IAG) tout en permettant des apprentissages en profondeur ?
Intervenants : Isabelle Becker Professeur certifié à l’IUT NB – Département Génie Biologique Santé, référente nationale Approche par compétence (APC) à l’ADIUT et Xavier Castell, Professeur agrégé à l’IUT NB – Département Génie Biologique Santé