Homo Ludens

Un pianiste, s’il joue une même partition deux soirs d’affilés, ne jouera jamais exactement la même musique. C’est impossible, et c’est une des activités avec laquelle pourrait très bien s’accorder la définition du jeu de Johan Huizinga qui le voit comme : « une action ou une activité volontaire, accomplie dans certaines limites fixées de temps et de lieu, suivant une règle librement consentie mais complètement impérieuse, pourvue d’une fin en soi, accompagnée d’un sentiment de tension et de joie, et d’une conscience d’être autrement que dans la «vie courante» » (Huizinga, 1938).

Homo Ludens, avant d’être présenté en latin, s’intitulait L’élément ludique de la culture. C’est d’ailleurs ainsi que l’ouvrage aurait dû être sous-titré dans sa traduction française (Gallimard, 1951). Homo Ludens : Essai sur la fonction sociale du jeu fut retenu, bien que le sous-titre originel du livre se traduirait plutôt en « Essai d’une détermination de l’élément ludique de la culture ». Cette déformation est effectivement « insidieuse », tout au moins problématique, puisque Huizinga ne cherchait pas à « décrire la place du jeu dans la société » (Dewitte, 2010). Son essai porte avant tout sur les liens fondamentaux entre jeu et culture.

Divisé en douze chapitres, Homo Ludens doit être lu et appréhendé avec précaution. Les écrits de Johan Huizinga sont ceux d’un « observateur critique des transformations culturelles qui s’opèrent dans la société » (Di Filippo, 2014). Dans le cadre de cette fiche de lecture, nous conseillons donc de prendre un certain recul sur les textes de l’historien néerlandais de la culture, tout en les confrontant à d’autres oeuvres de confrères lui ayant succédé (Caillois, 1958 ; Winnicott, 1971 ; Henriot, 1989).

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