L’Écho Pédagogique #7 : L’accompagnement

Les travaux de recherche sur l’accompagnement dans le champ de l’éducation en France débutent à la fin des années quatre-vingt-dix. Puis, l’accompagnement connaît un usage extensif au début des années 2000 et s’applique aussi bien aux champs de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’insertion sociale.
Mais si cette notion n’est pas nouvelle, c’est néanmoins seulement en 2007 que les textes français (Réforme dite « Loi LRU ») introduisent cette mission pour les enseignants-chercheurs des universités.
Ainsi encouragée en France par les politiques publiques en faveur de l’emploi tant pour le supérieur que pour le secondaire, cette mission d’accompagnement des publics recouvre : soutien pédagogique, conseil en orientation et insertion professionnelle. L’objectif clairement visé est la réussite des étudiants à l’issue de leur cursus de formation.

Si le droit français introduit cette notion d’accompagnement, il n’en reste pas moins un certain nombre d’interrogations sur sa signification et sa portée.

Nous proposons, dans cette lettre, de nous appuyer sur le 2ème séminaire en pédagogie universitaire : « Apprendre et enseigner à l’Université de Lorraine – L’accompagnement, la face cachée de l’enseignement ? » qui s’est déroulé le jeudi 31 mai 2018.
Il permet d’apporter un éclairage sur différentes approches de cette notion, grâce à l’expertise d’enseignants-chercheurs, et d’interroger à la fois les objets d’accompagnement, la professionnalisation des accompagnateurs et les conditions d’un accompagnement réussi.

Bonne lecture !

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L’apprentissage autodirigé : témoignages sur son application dans l’enseignement des langues

Afin de partager à la communauté universitaire la richesse et la diversité des pratiques pédagogiques à l’Université de Lorraine, la DACIP a lancé, en 2016, un appel à témoignages.
Des enseignants en langues et étudiants de l’ENSGSI et de l’ENSIC témoignent de leur expérience de l’apprentissage autodirigé.

L’apprentissage autodirigé permet à l’étudiant, individuellement ou collectivement, de devenir actif, de prendre ses propres décisions concernant son apprentissage. Ainsi, il définit lui-même ses objectifs d’apprentissage et prend activement en  charge  la gestion et l’évaluation de celui-ci. Apprendre ne correspond donc plus à l’accumulation de connaissances distribuées par un enseignant mais plutôt à la construction individuelle ou collective de savoirs.

Mike REES et Julie GALLAND de l’ENSGSI, et Jude BOWDEN, Michelle Adrian, Emmanuel KASMAREK et Stéphanie GALLAIRE de l’ENSIC viennent éclairer, par leurs pratiques et expériences, la mise en œuvre de l’apprentissage autodirigé.

Comprendre l’étudiant et sa temporalité pour améliorer la pédagogie à l’université : Rencontre avec Saeed PAIVANDI

Dans le cadre de la sortie de l’ouvrage  Apprendre à l’Université  (2015) qui se focalise sur la question  « Comment peut-on aider les étudiants à mieux apprendre à l’université ? », le SU2IP a rencontré Saeed PAIVANDI, directeur du LISEC-Lorraine (Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication) et professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Lorraine depuis 2011.

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A consulter : interview-de-Saeed-Paivandi

 

Les étudiants d’aujourd’hui : quels changements dans l’enseignement ?

Se questionner sur l’apprentissage des étudiants, les freins à la réussite et les facteurs d’intégration à l’Université de Lorraine.

Cédric SANLIS, chargé d’études Qualité- formation à la DAPEC (Délégation d’Aide au Pilotage et à la Qualité) de l’Université de Lorraine, brosse le portrait des étudiants de l’UL : 53000 étudiants (deuxième université de France en terme d’effectifs), 72% des étudiants de l’académie y sont accueilli, le recrutement est majoritairement régional en licence et en DUT à la différence des écoles d’ingénieurs…
Il a souligné en particulier les indicateurs qui ont un impact sur la réussite étudiante : l’héritage scolaire (âge d’obtention du bac et type de bac), l’héritage social (CSP des parents), autres indicateurs (fréquentation des BU, tenue d’un agenda, …)

Laurent ARER, inspecteur pédagogique régional en sciences physiques, insiste sur les compétences développées dans le secondaire : en particulier la démarche expérimentale et la démarche de projets. Moins de temps est consacré à l’acquisition de connaissances, les élèves travaillent plutôt à la résolution de problèmes.

Eliane PEDON, inspecteur pédagogique régional en lettres, souligne que les étudiants arrivent à l’université en ayant au moins étudié 56 œuvres littéraires au cours de leurs cursus scolaires.
Elle relève le changement de posture nécessaire pour les enseignants qui passent de la transmission de connaissances à la construction des savoirs, ce qui demande une maitrise de la discipline et une certaine maturité. Elle souligne également que dans le domaine de l’écriture, l’excès de consignes limite l’expression personnelle, ce qui l’amène à noter que l’enseignement ne laisse pas suffisamment de place au plaisir. Le travail reste très solitaire, le travail collaboratif n’est pas encore très développé.

Pascale STERDYNIAK, psychologue clinicienne au Centre Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé a surtout souligné l’entrée à l’université comme un moment de passage. L’histoire de vie, les liens familiaux, les projections parentales influencent la manière dont les jeunes vivent ce passage. Ce moment particulier de vie peut être générateur d’un mal-être  et réveiller un sentiment d’insécurité. Elle balaye les différentes problématiques évoquées par les étudiants lors de ses consultations :

  • l’éloignement géographique qui peut entraîner une perte de repères,
  • les nouvelles expériences de socialisation,
  • la rencontre avec les produits psychotropes,
  • le début de l’indépendance mais la dépendance financière avec les parents,
  • les remaniements affectifs, le début de la vie amoureuse et sexuelle,
  • le manque de confiance en soi et d’estime de soi qui peut être un facteur d’échec aux examens.

Christine DERONNE, directrice du pôle Pratiques et ingénierie de la Formation à l’ESPÉ de Lorraine, évoque les facteurs influençant la façon d’apprendre des étudiants d’aujourd’hui :

  • les évolutions sociétales qui parcourent le champ du travail et modifient la notion de métier donnant moins de visibilité aux étudiants sur leur avenir professionnel,
  • les évolutions technologiques qui donnent un accès rapide et facile à l’information, mais ne favorisent pas l’appropriation des connaissances, la capacité à transférer et à reformuler dans d’autres contextes,
  • l’absence de sens donné aux apprentissages, qui ne permet pas toujours aux étudiants d’avoir une vision complète de l’offre de formation et qui ne leur permet pas toujours de comprendre l’intérêt des UE.

Enfin, elle souligne que les étudiants qui réussissent le mieux sont ceux qui sont capables de réfléchir à leurs stratégies d’apprentissage (planification, maîtrise de la temporalité)

Les participants ont ensuite pu s’exprimer sur ces différents points.

Réussite, échec et abandon dans l’enseignement supérieur

Réussite, échec et abandon dans l'enseignement supérieur

Partant du postulat que l’enseignement supérieur est confronté à des taux d’échec et d’abandon élevés, l’ouvrage propose d’apporter certains éclairages sur des thématiques variées telles que l’accès à l’enseignement supérieur, la réussite et la persévérance au regard des caractéristiques individuelles et des contextes d’études.

Cet ouvrage est constitué en trois grandes parties : « réussite, échec et abandon des études supérieures en Belgique, en France, au Québec et en Suisse », « les déterminants sociaux, scolaires et académiques du cheminement des étudiants » et « les dispositifs de promotion de la réussite des étudiants ».

Une vingtaine de chercheurs en économie, psychologie, sciences de l’éducation et sociologie apportent leurs éclairages sur ces thématiques faisant de cet ouvrage, un recueil riche d’informations sur ces problématiques dans des contextes nationaux variés.

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Accompagner des étudiants – Quels rôles pour l’enseignant ? Quels dispositifs ? Quelles mises en oeuvre ?

Accompagner des étudiants - Quels rôles pour l'enseignant ? Quels dispositifs ? Quelle mise en oeuvre ?

La notion d’accompagnement est une notion qui a le vent en poupe et qui émerge dans l’enseignement supérieur qui connait une évolution tout en subissant de profondes mutations.

Le rôle de l’enseignant accorde moins de place au magister au profit du metteur en scène (importance de la conception du dispositif d’apprentissage) et de l’accompagnateur (importance accordée au processus d’apprentissage de l’étudiant).

Cette évolution s’accélère actuellement avec l’introduction de plus en plus fréquente de dispositifs comme l’approche par problèmes ou/et par projets, les classes inversées, l’enseignement à distance…

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