Témoignages
Deux témoignages dédiés aux pratiques pédagogiques inclusives
À la rentrée 2021, plus de 51 000 étudiants se sont déclarés en situation de handicap en France (MESRI, 2022). Alors que la logique de l’intégration incite l’étudiant à s’adapter à l’institution universitaire, l’approche inclusive, elle, encourage tous les acteurs à répondre aux besoins de chaque étudiant en privilégiant l’accessibilité du système et de l’apprentissage. Selon Beaudoin (2013), la pédagogie inclusive englobe un ensemble de pratiques pédagogiques exemplaires, dont la mise en œuvre prend en compte l’adaptation à la diversité des apprenants (Prud’homme et Bergeron, 2018), sans compromettre le niveau d’exigences académiques et avec pour perspective de prévenir les obstacles à la réussite.
Comment mettre en œuvre cette approche ? Quelle évaluation et situation d’apprentissage implique-t-elle ? Quels changements conduit-elle dans la posture de l’enseignant ?
Pour répondre à nos questions, deux enseignants de l’Université de Lorraine, Christian HIBSH et Christine PEPIN ont accepté de participer en témoignant sur leurs pratiques des pédagogies inclusives.
Christine PEPIN, enseignante agrée et docteure en STAPS nous fait part des adaptations pédagogiques et évaluatives qu’elle a mis en place afin de permettre à l’un de ses étudiants à mobilité réduite de suivre son cours et d’interagir avec ses pairs.
Christian HIBSCH, Maître de conférences au laboratoire GéoRessources de la faculté des Sciences et Technologies, partage dans ce témoignage les différentes adaptations qu’il a apportées à ses pratiques pédagogiques pour mieux accompagner un étudiant atteint du trouble du spectre autistique lors d’un stage de terrain.
Pratique de la ludopédagogie : témoignages
Souvenez-vous ! En juin 2022, nous partagions un séminaire de convivialité et de sensibilisation autour d’une thématique en vogue : la ludopédagogie. À cette occasion, quelques interviews ont été réalisées auprès de certain.e.s intervenant.e.s pour répondre aux questions suivantes : quel est le secret d’une activité ludopédagogique réussie ? Comment faire converger jeu et pédagogie ? Est-ce que le public est attentif et réceptif à la ludopédagogie ?
L’approche par problème : témoignages
La Délégation d’Accompagnement à la Créativité, l’Ingénierie et la Pédagogie (DACIP) poursuit sa série de témoignages en pédagogie universitaire avec une vidéo dédiée à l’approche par problème.
L’approche par problème (APP) est « une méthode d’apprentissage basée sur le principe d’utiliser des problèmes comme point de départ pour l’acquisition et l’intégration de nouvelles connaissances » (Barrows, 1982, cité in Evensen & Hmelo, 2000). Dans cette approche, des problèmes sont résolus par des équipes, qui sont encadrées selon une démarche spécifique.
Comment mettre en œuvre cette démarche ? Quelle plus-value apporte-t-elle aux étudiants ? Quels changements conduit-elle dans la posture de l’enseignant ?
Marcelo Tano, enseignant titulaire d’Espagnol-Français et responsable des relations avec les pays hispaniques à l’École Nationale d’Ingénieurs de Metz (ENIM).
- Cours : Français Langue Étrangère
- Public : élèves-ingénieurs étrangers non francophones régulièrement inscrits à l’École Nationale d’Ingénieurs de Metz (Université de Lorraine)
- Niveau de langue : Intermédiaire (B2)
- Titre de l’activité : « Participer dans une réunion de négociation »
- Durée de l’activité : 8 h
- Méthode active d’enseignement : apprentissage par problème (APP)
- Objectifs pédagogiques : développer des compétences langagières de compréhension et d’expression écrites et orales
- Tâches à effectuer par les étudiants, les étapes :
- lecture de la situation-problème ;
- formation des groupes et la répartition des fonctions ;
- rédaction de la lettre ayant provoqué la polémique ;
- clarification de la situation-problème ;
- formulation des hypothèses de travail et la détermination des objectifs d’apprentissage ;
- planification des tâches et la recherche individuelle des réponses ;
- synthèse et la proposition de solutions ;
- simulation de négociation ;
- bilan des acquis.
- Modalités de contrôle des connaissances/compétences : autoévaluation + interévaluation + évaluation formative + évaluation sommative finale
Situation-problème :
GLOBALTECH, une entreprise du secteur des nouvelles technologies industrielles leader en Europe et dont l’activité ne cesse de se développer à l’international, vient d’acheter FRANCOTECH, une société française du même secteur. Tous les employés de cette dernière ont reçu une lettre, de la part de la direction des Ressources Humaines, qui a provoqué une grande polémique. Afin de diminuer les coûts de fonctionnement, tous les employés provenant de fusions récentes devront utiliser l’anglais comme langue de travail. Ce document explique que l’objectif est de former tous les collaborateurs Français afin de les intégrer le plus efficacement possible aux modalités de travail du nouveau propriétaire. Pour y parvenir, des stages linguistiques à destination des employés concernés seront organisés par le Département de Formation de la nouvelle entité dans son siège londonien. Tous les frais occasionnés par cette opération seront à la charge de GLOBALTECH.
L’ensemble des employés Français devra donc atteindre un niveau opérationnel en anglais. Ceux qui possèdent déjà des compétences avérées en cette langue feront seulement un stage de formation technique et administrative d’une durée d’une semaine. Par contre, les employés qui ne manipulent pas encore cet outil linguistique seront obligés de s’inscrire à un stage intensif de deux mois à l’issu duquel un niveau opérationnel sera certifié pour, ensuite, pouvoir suivre le stage de formation technique et administrative. Les employés qui refusent d’y participer seront considérés comme démissionnaires et leur contrat de travail sera résilié.
L’orientation donnée par GLOBALTECH a provoqué l’émergence de trois groupes bien identifiés dans l’entreprise française : les nouveaux dirigeants (qui, pour des raisons de positionnement, soutiennent les mesures prises par le siège), les cadres intermédiaires (qui seraient d’accord avec les nouvelles mesures mais sous certaines conditions) et les représentants syndicaux (qui sont opposés aux décisions prises en haut lieu qu’ils trouvent injustes et inadaptées). Ils devront tous participer à une réunion de négociation afin de trouver un compromis qui ne lèse les intérêts de personne.
Véronique Dunat-Magista, enseignante à l’IAE Metz School of Management, vient ici enrichir la pratique de l’approche par problème en répondant à nos questions à travers son témoignage.
Mise en place de l’approche par compétences : témoignages d’enseignants de l’Université de Lorraine
La DACIP poursuit ses témoignages en pédagogie universitaire avec une série de vidéos réalisée sur la mise en place l’Approche par Compétences dans certaines formations de l’Université de Lorraine.
Cinq enseignants se sont portés volontaires afin de témoigner :
- Olivier Helluy, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences du Sport de Nancy
- Cécile Huselstein, professeure des universités à la Faculté de Médecine, Maïeutique et métiers de la Santé à Nancy,
- Pascal Reboul, enseignant-chercheur à la Faculté de Médecine, Maïeutique et métiers de la Santé à Nancy
- Hervé Schohn, enseignant-chercheur responsable du Master Sciences du Vivant au Centre de Recherche Automatique de Nancy
- Pierre Varis, enseignant-chercheur à la Faculté de Médecine, Maïeutique et métiers de la Santé à Nancy
Ainsi, ils partagent leur expérience en abordant les éléments suivants :
- L’intérêt de la démarche
- Le référentiel de compétences
- La maquette pédagogique
- Les pratiques pédagogiques
- L’évaluation
- La conduite de projet
Mise en place de blocs de compétences dans le cadre du Master Génie Civil – Architecture Bois Construction (ABC) à l’École Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois (ENSTIB) à Épinal
La DACIP poursuit ses témoignages en pédagogie universitaire avec cette vidéo réalisée sur la mise en place de blocs de compétences dans le cadre du Master Génie Civil – Architecture Bois Construction (ABC) à l’École Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois (ENSTIB) à Épinal.
Caroline Simon (Co-responsable Master 2 Génie Civil ABC), Franck Besançon (Co-responsable Master 2 Génie Civil ABC) et Denise Choffel (Correspondante Pédagogie & Numérique ENSTIB), partagent leur expérience en abordant les éléments suivants :
- l’intérêt à s’engager dans l’élaboration de blocs de compétences
- la construction et l’utilisation du référentiel de compétences
- l’évaluation des compétences
- la mise en place de situations intégratrices
- la transformation de la maquette pédagogique
- l’évolution des pratiques pédagogiques
- l’organisation de ce travail au sein de l’équipe pédagogique
- des conseils pour les équipes pédagogiques qui s’engageraient dans ce processus.
Cursus Master Ingénierie (CMI) – UE « Accompagner les étudiants dans l’apprentissage de l’argumentation »
- l’objet et la nature de l’enseignement,
- la pluridisciplinarité et les principes d’organisation d’une Activité de Mise en Situation (AMS) dédiée à l’apprentissage de l’argumentation.
Témoignages :
- Virginie Lang, Bibliothécaire, Bibliothèque universitaire Sciences et Techniques de Nancy
- Virginie Libante, Enseignante-Chercheuse, Faculté des Sciences et Technologies de Nancy
- Pascal Reboul, Enseignant-Chercheur, Faculté de Médecine, Maïeutique et Métiers de la Santé de Nancy
« L’évaluation des étudiants dans une logique de compétences : enjeux et démarches » par Xavier Roegiers
Dans le cadre des Rendez-vous de l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation (INSPÉ), une délégation de responsables pédagogiques de l’INSPÉ de Lorraine a échangé avec le Professeur Xavier Roegiers le 18 septembre 2020 sur sa conception de l’approche par compétences.
À la fois ingénieur polytechnicien, instituteur et docteur en Sciences de l’éducation, Xavier Roegiers est professeur émérite à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve et spécialiste de l’approche par l’intégration des acquis.
Lors de cette rencontre, il a tenu une conférence sur le thème de « L’évaluation des étudiants dans une logique de compétences : enjeux et démarches ». En collaboration avec l’INSPE, le SU2IP propose, ci-dessous, des extraits vidéos de cette conférence sur les aspects susceptibles d’enrichir les pratiques pédagogiques des enseignants du supérieur qui souhaitent développer l’approche par compétences.
Vidéo 1 – « Former aujourd’hui dans l’Enseignement supérieur » : éléments de contexte
Selon Xavier Roegiers : « L’enseignement supérieur a pour mission de préparer les jeunes et les adultes à faire face aux exigences du métier, mais aussi à penser, anticiper et réguler les évolutions sociétales ».
Dans chaque formation de l’enseignement supérieur, quelles facettes doivent être articulées pour anticiper et réguler les évolutions sociétales ? Cette première vidéo propose de répondre à cette question en l’articulant avec les différentes missions de l’enseignement supérieur aujourd’hui.
Transcription de la vidéo (format pdf)
Vidéo 2 – L(es) approche(s) par compétences
Selon Xavier Roegiers : « On trouve, dans l’enseignement supérieur, deux conceptions distinctes – mais complémentaires – de la compétence. Ces deux conceptions déterminent d’emblée deux types d’approches curriculaires (…) choisir une approche curriculaire, c’est choisir une manière de concevoir le profil de sortie des étudiants, c’est choisir des modalités pédagogiques et didactiques, c’est choisir des modalités d’évaluation des acquis, et rechercher une cohérence [d’ensemble]. »
La deuxième vidéo présente deux approches par compétences : l’approche par compétence « transversale » (ou 1ère génération) et l’approche « par intégration des acquis » (ou 2ème génération). Qu’est-ce qui caractérise et distingue ces deux approches ? En quoi sont-elles basées sur des définitions différentes de la compétence ?
Transcription de la vidéo (format pdf)
Vidéo 3 – Les situations d’intégration des acquis
Selon Xavier Roegiers « ce qui fait surtout la spécificité de l’approche par l’intégration des acquis est le fait que chaque compétence est liée à un ensemble de situations contextualisées que l’étudiant devra pouvoir traiter de façon autonome au terme de la formation. (…) Les situations d’intégration constituent le point d’aboutissement de la formation et sont associées au profil de sortie. Les compétences dont on parle sont des compétences situationnelles : on est à tout moment dans un binôme compétences-situations. »
Qu’est-ce qu’une famille de situations d’intégration des acquis et comment la concevoir ? Cette troisième vidéo propose une méthodologie pour construire une famille de situations d’intégration permettant de développer et d’évaluer les compétences.
Transcription de la vidéo (format pdf)
L’approche par projet : l’exemple des DÉFIS DU BOIS 3.0
La DACIP poursuit sa série de témoignages en pédagogie universitaire avec ces vidéos dédiées à l’approche par projet, réalisées à l’École Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois (ENSTIB).
Les enseignants de l’ENSTIB d’Épinal et de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy (ENSAN) ont décidé dès 2005 de faire vivre l’expérience de l’apprentissage par projet à des étudiants ingénieurs et architectes dans le cadre du Master Architecture Bois Construction (Master ABC).
L’idée a germé d’une volonté de regrouper des apprenants en fin de cursus, aux compétences diverses et complémentaires n’ayant jamais expérimenté la réalisation en grandeur nature de leur projet. Ce travail collaboratif constitue la dernière mise en situation pédagogique avant d’intégrer le monde professionnel. Les équipes ainsi constituées d’architectes, d’ingénieurs et de compagnons du devoir répondent à un cahier des charges unique qui impose des matériaux prédéfinis et en quantités limitées.
Après une phase de conception, ces équipes disposent d’une semaine d’immersion pour construire cette structure pérenne.
Ce projet s’intitule les « Défis du Bois ».
Au cours de la 14ème édition, l’équipe pédagogique et les étudiants ont ouvert leurs portes pour exposer les objectifs et résultats de leur approche par projet.
Ces trois vidéos proposent de découvrir la démarche pédagogique de l’école et ainsi comprendre ce qui caractérise l’approche par projet.
Enseigner à distance : témoignage vidéo de l’IAE Nancy
L’IAE Nancy School of Management est l’un des établissements universitaires pionniers en formation à distance dans le domaine de la gestion et du management. Il a contribué dès 1996 à la création du Campus numérique en économie et gestion.
Les formations à distance proposées par l’IAE sont destinées à un public de formation continue : des salariés qui ne peuvent pas assister à la formation en présentiel et qui souhaitent valider leurs compétences ou évoluer dans leur carrière avec l’obtention d’un Master ou des personnes résidant à l’étranger.
Le programme des cours se déroule sur deux ans, soit un semestre par an, et reste identique en présentiel.
La formation à distance permet de proposer des formations diversifiées et adaptées aux besoins spécifiques des publics, elle donne une souplesse de gestion de lieu et de rythme, une réelle autonomie à l’apprenant.
Un accompagnement pédagogique et méthodologique est mis en place par les enseignants auprès des étudiants pour appréhender la distance, faciliter l’appropriation des connaissances pour ensuite développer leurs compétences.
L’accompagnement des apprenants se fait avec des outils essentiellement numériques pour suivre les cours en autonomie : par le biais d’internet, en visioconférence via Adobe Connect qui créé une classe virtuelle, ou par l’intermédiaire de tchat avec des professeurs disponibles.
La formation à distance est également une source de motivation des enseignants d’apprendre de nouvelles façons d’enseigner en utilisant d’autres technologies.